J'ai marché jusqu'à la grève. Et je me suis assise. Sur un bout de coque.
Il fait doux.
Les mâts font des bruits de cloches. La mer est étale et on entend, loin, le moteur, léger, d'un bateau. Les mouches bourdonnent et les mouettes piaillent, un peu.
Je flotte dans cet univers délié, large, où toute chose prend son aise.
Je m'élargis aussi. Enfin. Mes organes à nouveau se reposent et j'ai envie de rire.
Je reste longtemps les yeux fermés, juste à écouter, et je me laisse traverser par les flux d'évidences claires.
Je retrouve ma place. C'est l'été.
C'est l'été qui nous redonne l'évidence, le simple, l'évidente simplicité à vivre.
L'été nous replace.
Pourquoi outrageons-nous la lenteur? L'idée que Septembre rebrouille la piste me renverse. Révolte.
J'aimerais faire cette promesse à Août que je resterai dans le clair. J'aimerais coller mon corps à la terre pour toujours. Rester au plus proche du simple, suivre le murmure du doux, sentir cette harmonie discrète, ce lien si subtile entre toutes choses.
Dire oui à toutes les saisons,
garder cette superbe présence à soi et au reste.
C'est ma prière en ce jour à la crique.
Je prie le doux de me garder fidèle.